L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité dans la soirée du 19 février, une proposition de loi de la majorité visant à lutter contre la mort subite et à sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, avec la création notamment du statut de « citoyen sauveteur ».
Chaque année, l’arrêt cardiaque inopiné ou mort subite de l’adulte, est responsable de 40 000 à 50 000 décès et représente une cause de mortalité dix fois plus importante que les accidents de la route, selon des données de l’Académie nationale de médecine. Un tiers des victimes a moins de 55 ans.
Les pays anglo-saxons et scandinaves présentent un taux de survie de 20 % à 40 % des victimes d’un arrêt cardiaque inopiné contre seulement 3 % à 4 % en France, en raison d’un manque crucial de connaissance des comportements qui sauvent. « Ces chiffres ne sont pas une fatalité », a estimé le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur Laurent Nuñez, rappelant que depuis les attentats de 2015, l’engagement de l’État dans les formations pour lutter contre la mort subite est « essentiel ».
L’objectif est d’avoir sensibilisé 80 % de la population d’ici dix ans aux gestes qui sauvent, en particulier le massage cardiaque, ce qui permettrait de sauver 3 000 vies chaque année. Punir les dégradations de défibrillateurs
Pour y parvenir, le texte instaure un statut de « citoyen sauveteur » qui vise à protéger le citoyen portant secours à une personne en situation d’arrêt cardio-respiratoire. Mieux sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, créer une journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque et renforcer les sanctions en cas de dégradation des défibrillateurs font partie des autres mesures importantes de la proposition de loi. Les députés proposent d’accroître les sanctions pénales contre ceux qui dégradent les défibrillateurs. Aujourd’hui, quelqu’un qui vole un défibrillateur risque trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, quelqu'un qui le dégrade encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.