Dans une lettre datée du 19 juin adressée au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, les syndicats demandent entre autres le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique et une «revalorisation significative» de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risque - «à 28% minimum» contre 19% actuellement. Ils réclament également un «recrutement massif» afin de répondre aux besoins. «Pendant la durée de notre préavis, nos organisations responsables demeurent néanmoins ouvertes à toutes négociations favorables qu'il vous conviendra d'ouvrir», précisent les syndicats dans cette lettre. Xavier Boy, le président de la fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels, n'a pas exclu un durcissement de la mobilisation après l'été en cas d'échec des négociations. «Si le discours n'a pas changé de la part de nos dirigeants, on amplifiera le mouvement, sûrement avec une manifestation à la rentrée», a-t-il déclaré.
La grève est prévue pour durer du 26 juin au 31 août. Face à l'augmentation du nombre de leurs interventions en France, les pompiers réclament davantage de moyens. Ils demandent avant tout un «recrutement massif» ainsi qu'une revalorisation de la prime de feu. Les sept syndicats, qui représentent plus de 85% des pompiers professionnels, ayant déposé une série de préavis de grève dénoncent un «déni de dialogue social» et fustigent les «projets néfastes» du gouvernement. Les sapeurs-pompiers professionnels ont appelé les pompiers volontaires à rejoindre le mouvement.
Répartis dans une centaine de services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) en France, ils sont en première ligne sur le secours aux personnes (en hausse de 3 % entre 2016 et 2017) et la lutte contre les incendies (+ 7 % sur la même période). Soulignant leur engagement, ils réclament aussi une revalorisation salariale, via une hausse de la prime de feu et la compensation du travail de nuit et les week-ends. Interrogé sur ce point, le ministère de l'Intérieur indique que des discussions sont en cours.
Concrètement, la grève chez les sapeurs-pompiers n'a aucune incidence sur la qualité et la garantie des secours. En effet, tenus d'assurer un service minimum, les grévistes se contenteront d'inscriptions sur les casernes, les véhicules et les tee-shirts, ou de brassards lors de interventions. La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris n'est cependant pas concernée par le mouvement social, ni les pompiers de Marseille.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, le nombre d'interventions des pompiers en France a augmenté de 15% entre 2008 et 2017. Les effectifs - 40.500 professionnels et 195.000 volontaires - ont diminué eux de près de 1% sur la même période.
Crédit photo : DR